À nos morts pour la France

Pauvres soldats tombés au triste champ d’honneur

Vous êtes les héros, sauveurs de la patrie

Hélas vos noms sacrés, par le temps moissonneur,

S’effacent lentement sur vos croix défraîchies

Vous deviendrez bientôt anonymes, inconnus

Alors que vous avez donné à notre France:

Vos vingt ans, vos amours, vos rêves ingénus

Et subi vaillamment mille et une souffrances

Vous nous avez rendu la paix, la liberté

L’espoir en l’avenir et le bonheur de vivre

Las vous êtes sous terre à perpétuité

Et ne saurez jamais les plaisirs qui enivrent

Mais si les années passent et amènent l’oubli

Car l'homme est sans mémoire, il est des fleurs sauvages

Qui glorifient vos cœurs sous elles ensevelis

Et qui veillent sur vous en un champêtre hommage

Elles ont les couleurs de notre beau drapeau

L’une bleue, l’autre blanche et la troisième rouge

Elles dansent au printemps autour de vos tombeaux

Et l’on croit par moments que vos reliques bougent

C’est d’abord le bleuet, ce résumé des cieux

Qui scintille en plein jour pour vous telle une étoile

Ses lumineux clins d’œil, azurés, gracieux

Égayent de vos yeux le morne et sombre voile

C’est aussi le beau feu du virginal soleil

Flottant à l’apogée des grandes marguerites

Se courbant pour chauffer votre profond sommeil

Selon un immuable et symbolique rite

C’est enfin le léger et gai coquelicot

Qui a de votre sang choisi la belle teinte

Et sait vous apaiser quand il se fait pavot

Pour calmer vos douleurs et adoucir vos craintes

Ces belles fleurs des champs resteront pour toujours

Témoins de vos mérites et vos tendres amies

Vous survivrez par elles, emblèmes de l’amour,

Les âmes et la nature étant en alchimie

Renaud MAUGEY le 20 mars 2019

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Comments

[lapresidente]

Bel hommage Renaud à tous ces jeunes, partis quelquefois la fleur aux dents, et qui ont eu leur vie brisée… que dire de ceux qui sont revenus, après 14/18 , brisés, devenus des coquilles vidées de leur âme face à l'horreur.. tes poèmes se lisent si bien; ca semble si facile d'écrire en te lisant….amitiés.mireille

[CorpsRimes]

Bonsoir Renaud,



Je vous remercie pour ce bel hommage, rendus à ces hommes morts pour la France, qui ont donné leur vie, pour la patrie, un devoir de mémoire que nous nous devons d'honorer et de transmettre à notre jeunesse.

J'ai relu plusieurs fois, votre poème, embaumé de fragrances champêtres, tapis de verdures, en ultime reconnaissance, que Dame Nature, offre en sa parure, aux sépultures ensevelies...comme pour laver et panser la mort sous ses pieds....

Vos fleurs ne sont pas choisi au hasard, déjà, le lien entre le coquelicot et les champs de batailles avait été observé durant les guerres napoléoniennes du début du XIXe siècle. Le coquelicot dans son langage symbolique, rouge de sang, mais aussi fleur éphémère...mais qui pousse à merveille sur les champs calcaires et la terre remuée, propice avec les obus qui ont dévastées de nombreuses terres...

Le bleuet, symbole des poilus ! Leur uniforme mais surtout le nom que l'on donnait aux jeunes recrues qui arrivaient au front et portaient l'uniforme...

La marguerite, si innocente, la matricaire, comme on l'appelle, complète la couleur blanche de notre drapeau....



Je vous remercie pour ce très bel hommage Renaud, que vous faites à tous ces soldats, morts au combat, et qui comme vous l'exprimez si bien, sont oubliés de notre mémoire (strophe 4) que j'aime beaucoup ! La nature à ce don, de recouvrir toutes blessures, de panser les âmes, d'accorder l'espoir au delà de la mort mais de se souvenir, qu'elle est un éternel baume et que nous nous devons de la chérir.

Merci pour eux Renaud, prenez soin de vous, je vous met ce célèbre poème :

Avec toute mon amitié et ma rose blanche, étendard de l'Amour sacré, des valeurs, ce DON DE SOI que l'on oublie dans ce monde si chaotique.

Amitié,

CorpsRimes



Savez vous que cette floraison marquée de sang et d'espoir, inspira le médecin militaire canadien John Mc Crae qui écrivit un poème intitulé In Flanders Fields





par le lieutenant-colonel John Mc Crae :



In Flanders fields the poppies grow



Between the crosses row on row,

That mark our place; and in the sky

The larks, still bravely singing, fly

Scarce heard amid the guns below.



We are the dead. Short days ago

We lived, felt dawn, saw sunset glow,

Loved and were loved and now we lie

In Flanders fields.



Take up our quarrel with the foe:

To you from failing hands we throw

The torch; be yours to hold it high.

If ye break faith with us who die

We shall not sleep, though poppies grow

In Flanders fields.



Au Champ d'honneur

Adaptation française du major Jean Pariseau



Au champ d'honneur, les coquelicots

Sont parsemés de lot en lot

Auprès des croix; et dans l'espace

Les alouettes devenues lasses

Mêlent leurs chants au sifflement

Des obusiers.



Nous sommes morts

Nous qui songions la veille encor'

À nos parents, à nos amis,

C'est nous qui reposons ici

Au champ d'honneur.



À vous jeunes désabusés

À vous de porter l'oriflamme

Et de garder au fond de l'âme

Le goût de vivre en liberté.

Acceptez le défi, sinon

Les coquelicots se faneront

Au champ d'honneur.

[Marie Minoza]

Un bel hommage poétique pour tous ceux qui sont morts pour faire de la France un pays libre!

[Dumalain]

Dans ce monde où nous ralons des qu’une petite chose ne nous convient pas, merci Renaud de ce magnifique regard sur ceux qui sont morts pour nous permettre d’être ce que nous sommes aujourd’hui.

Alain

[rosy]

Bravo Renaud pour ce poème plein d'émotion amitiés rosy