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Renaud et poésie
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26 septembre 2012

Veilleur de nuit

réverbère 4

 

 

Le réverbère de ma rue

est un ami de longue date

matin et soir je le salue

d'une façon fort délicate

 

il reste là toujours fidèle

ne se plaignant jamais de rien

du vent, de la pluie, de la grêle

d'être un urinoir pour les chiens

 

il nous rend de petits services:

j'y attache ma bicyclette

il sert d'appui à la factrice

et les enfants y font grimpette

 

tout le jour il attend son heure

comme un phare attend la nuit

sentinelle aux airs de penseur

il dort debout et il s'ennuie

 

mais quand descend le crépuscule

il reprend vite des couleurs

d'abord jaune pâle sa bulle

vire à l'orange en sa rondeur

 

débute alors son ministère

de guide et d'éclaireur public

car lorsqu'on est un lampadaire

l'on se doit d'être oecuménique

 

pendant que la ville s'endort

et que le silence s'installe

il éparpille ses reflets d'or

du haut de son grand piedestal

 

il voit passer les amoureux

se baladant main dans la main

et offre sa lumière à ceux

qui, perdus, cherchent leur chemin

 

il rassure les gens apeurés

craignant qu'on leur torde le cou

et éloigne les délurés

cherchant à faire un mauvais coup

 

il sert joliment de manège

aux libellules, aux papillons

et l'hiver aux flocons de neige

qui autour de lui tournent en rond

 

il est ma lampe de travail

connaissant bien mes habitudes

le lumineux passe muraille

entrelaçant nos solitudes

 

il est aussi le compagnon

de mes longues nuits sans sommeil

le moderne et beau lumignon

qui sur mes songes et rêves veille

 

ah que j'aime depuis mon lit

bien au chaud par temps de froideur

voir glisser sur son verre poli

l'ivresse des profondes heures

 

et que j'aime au petit matin

entre les rideaux de ma chambre

voir flotter tel un diablotin

son gros téton couleur d'ambre

 

il a quelque chose d'humain

et quand l'aube à nouveau s'allume

l'on peut voir sur son globe éteint

perler quelques larmes de brume

 

 

Renaud le 26-09-2012 / Tous droits réservés

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Commentaires
B
Et est ce qu'aux galeries Lafayette, tu as trouvé un réverbère ?<br /> <br /> Souvent quand je te lis Renaud,je me dis , voilà, c'est de l'eau dans ses mots, du limpide dans ses phrases. Un parfum s'y attache, celui du quotidien...celui de l'objet, du vent, de la lumière ou du nuage de l'instant...d'un salut de la main à celui ou celle qui passe, d'un élan de souvenir...du passage d'une fleur sous tes yeux lors d'une promenade, d'un langage de jardin...!ah oui j'aime ! Merci toi !
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C
La poésie est une expression trop intime<br /> <br /> Pour s'enfermer dans une structure rigide.<br /> <br /> La liberté seule en beauté s'exprime<br /> <br /> Tel un oiseau en vol souple et rapide.<br /> <br /> Poétiquement.
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H
Bonjour<br /> <br /> L'art de mettre en valeur un objet du quotidien, il est d'utilité publique que d'attirer l'attention sur le réverbère. Il en vois de toute les couleurs mais quoi qu'il en soit au final il traverse le temps et nous éclaire de sa lumière bienveillante. J'aime bien ce regard plein de tendresse pour un viel ami.<br /> <br /> Cordialement
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R
Corinne, je rentre de dix jours passés en Corrèze, resplendissante et magnifiée par<br /> <br /> l'automne, et suis ravi que vous soyez venue à nouveau jusqu'à moi.Je vous en<br /> <br /> remercie.Je vous souhaite aussi une agréable soirée et un beau début de semaine.<br /> <br /> En toute amitié.Renaud.
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R
Catherine, un grand merci pour votre amical compliment qui me fait plaisir et me<br /> <br /> touche.Renaud.
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