Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Renaud et poésie
Renaud et poésie
Publicité
Archives
29 juin 2014

Gribouille

gribouille 8

 

 

Mignonne pelote fragile
tu as roulé un beau matin
jusqu’à notre modeste asile
avec ton petit air mutin

il a suffit que tu nous lances
quelques regards et miaulements
pour que nos coeurs en concordance
t’adoptent instantanément

en découvrant ta jolie bouille
notre Marie a déclaré:
«Oh toi tu seras ma Gribouille»
ce prénom tu l’as adoré

ta belle robe blanche et grise
est marbrée comme le gâteau
donnant un air de friandise
à ton mignon petit museau

tu es si timide et craintive
qu’au moindre craquement ou bruit
dans une course convulsive
tu fuis te cacher sous un lit

tu y restes pendant des heures
à essayer de t’apaiser
mais cette improbable demeure
est seule à te tranquilliser

 

Gribouille 2

 

de là tu observes le monde
en jaugeant les événements
puis par un long chemin de ronde
tu te rapproches lentement

tu viens, tu nous frôles, nous flaires
te frottes bientôt contre nous
enfin redevenant grégaire
tu sautes alors sur nos genoux

installée comme une princesse
tu fermes tes jolis yeux d’or
et sous le jeu de nos caresses
tu t’abandonnes et tu t’endors

soudain d’un bond tu te redresses
et après quelques bâillements
vers la cuisine tu t’empresses
d’aller au ravitaillement

mais bien vite apparaît ta tête
avec un air tout dépité
car tu ne veux plus de croquettes
et tu réclames du pâté

désormais repue, satisfaite
tu t’installes sur ton coussin
t’engageant dans une toilette
digne du plus bel Abyssin

 

gribouille 3

 

ah quel tableau, oh quel spectacle
que d’observer ton rituel
qui tient du divin immuable
beaucoup plus que du gestuel

tu es vraiment très élégante
quand tu lisses ton poil soyeux
ou qu’avec ta patte ondulante
tu nettoies ta tête et tes yeux

exténuée par cette affaire
tu t’affales et te mets en rond
et dans cet état circulaire
plonges dans un sommeil profond

tu aimes bien quand tu t’éveilles
aller te balader un peu
ou bien t’installer sous la treille
suivre les oiseaux dans leurs jeux

mais tu n’es guère aventurière
tu restes près de la maison
tu n’es pas un chat de gouttière
préférant de loin le gazon

là, allongée, tu te prélasses
sous le soleil tel un pacha
et s’il ose voiler sa face
tu lui fais des prechi-precha

tu as toujours été frileuse
aussi dès les primes fraîcheurs
tu n’es assurément heureuse
qu’étendue sur ton radiateur

gribouille 4

 

les yeux tournés vers la fenêtre
tu regardes passer le temps
en nous servant de baromètre
de l’automne jusqu’au printemps

puis quand l’hiver et ses froidures
te mettent dans tous tes émois
tu files sous nos couvertures
et nous faisons ménage à trois

tu es gentille et agréable
avec un gai tempérament
l’on sent ce côté adorable
jusque dans ton ronronnement

tu ne sais pas être méchante
même quand passent des souris
tu gardes une mine accueillante
il faut voir leur air ahuri !

parfois tu peux être coquine
en chipant quelque bon butin
on le sait car sur tes babines
se voient les restes du festin

là tu te sens un peu fripouille
sachant bien ce que tu as fait
tu proposes alors des papouilles
tout comme si de rien n’était

tu es bien vite pardonnée
car en testant les aliments
de ta maîtresse bien-aimée
tu lui fais ainsi compliment

 

gribouille 9

 

tu sais aussi être joueuse
t’amusant de tout et de rien
d’une ficelle ensorceleuse
ou bien d’un bouchon magicien

puis c’est ton moment de folie
tu fuses alors dans tous les sens
tu sembles fuir une ordalie
une embuscade, un guet-apens

tu veux en fait que l’on t’attrape
car tu attends impatiemment
que Marie, Hugo te kidnappent
et te câlinent intensément

le soir quand vient l’heure tardive
je me retire en mon bureau
tu sais bien qu’il faut que j’écrive
et tu me suis comme un moineau

tu me tiens alors compagnie
sous la lampe bien sagement
nous fusionnons nos insomnies
et nous passons de bons moments

avec zèle tu suis ma plume
tu l’accompagnes tendrement
et puis ton regard se consume
avant ton ensommeillement

j’y vois danser de jolies flammes
qui me font croire pour toujours
que les animaux ont une âme
puisqu’ils nous donnent de l’amour

gribouille 11

 

 

Renaud Maugey le 29 juin 2014

 

Tous les contenus présents sur ce blog sont couverts par le droit d'auteur

En vertu des articles L.122-4 et L 335-2 du code de la propriété intellectuelle

toute représentation ou reproduction partielle ou intégrale des textes

sans l'accord écrit de l'auteur est rigoureusement interdite. 

Quant aux illustrations certaines ont été téléchargées sur la toile.

Si leurs auteurs en font la demande elles seront retirées.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
D
Pour toi Renaud, "Bleu de fumée" de Andrée Sodenkamp.<br /> <br /> <br /> <br /> Tu es mort aujourd'hui, mon compagnon le chat,<br /> <br /> Bleu de fumée, mon petit frère d'entre les lampes.<br /> <br /> <br /> <br /> Tu as mis à mourir une extrême patience.<br /> <br /> Tu t'es enfui à pas de loup, à pas de chat.<br /> <br /> <br /> <br /> Mon petit feu du soir, Roi couronné d'oreilles,<br /> <br /> Tu as perdu ainsi tous les prochains soleils<br /> <br /> Et tes plaisirs d'oiseaux et les moelleux hivers,<br /> <br /> La saison qui remue un matin sous la terre,<br /> <br /> A petits coups de fleurs, le jeu de tous les bruits,<br /> <br /> Et ces lunes d'été où tu marquais minuit.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur ton pelage gris, la mort a déjà froid.<br /> <br /> Qui donc a fui de toi, mon compagnon le chat,<br /> <br /> Dont nous cherchons le nom et qui n'a pu t'attendre?
Répondre
H
Petite merveille de Gribouille ! As-t-elle lu ce vibrant hommage à sa jolie présence parmi vous?<br /> <br /> Ayant toujours vécu avec des chats, je comprends votre attachement.<br /> <br /> Les photos de la star sont superbes ! J'aime particulièrement l'idole sous sa couette jaune...<br /> <br /> <br /> <br /> Merci Renaud pour ce partage tendresse.<br /> <br /> Bien amicalement,<br /> <br /> <br /> <br /> Hélène
Répondre
K
Quel bel hommage à Gribouille! Poème magnifique, ainsi que les photos. Le ronronnement de Gribouille accompagne la musique des mots. Ma petite Pépète et mon vieux Mao (âgé de 16 ans), m'observant depuis le canapé, un œil ouvert saluent Gribouille d'un grand ronronnement amical. Katia.
Répondre
S
Quel plaisir de relire ton magnifique poème et tous ces commentaires élogieux mérités. . Caresse à Gribouille et bises au maître. .-)
Répondre
F
une belle vie de chat
Répondre
Publicité