Voyage d'Érernité

Moi qui n’ai jamais eu le goût des grands voyages

Je vais bientôt partir vers l’infini des cieux

Afin d’aller trouver au déclin de mon âge

Tel l’oiseau migrateur, de mon repos, le lieu

Car je sens qu’une pure et envoûtante force

Va aspirer mon âme en invisible aimant

Pour l’ôter de mon corps devenant vide écorce

Après avoir été son chevalier servant

Ainsi un beau matin dans un battement d’ailes

Je quitterai ce corps en léger papillon

Et je dirai adieu à cet ami fidèle

Avant de m’envoler dans un blanc tourbillon

Je ferai en partant tout le tour de la Terre

Pour la remercier de ses nombreux bienfaits

Lui demander pardon pour toutes les misères

Sacrilèges et dégâts que l’homme lui a faits

Puis je mettrai le cap vers la nuiteuse lune

Qui aura tant bercé mes rêves et mes amours

De là je vous ferai à chacun, à chacune

Un ultime baiser avant mon long parcours

Je filerai alors vers les belles planètes

Telluriques et gazeuses, amantes du soleil

En m’éloignant de lui et de ses flammes en fête

Qui enlumineront mon sublime sommeil

Je contemplerai Mars, Jupiter et Saturne

Après un au-revoir à Mercure et Vénus

Et je verrai bientôt le bleu froid de Neptune

Contrastant la pâleur de la blême Uranus

Je croiserai peut être une jolie comète

Qui déploiera pour moi sa longue traîne d’or

Et me transportera blotti contre sa tête

Là où le grand Soleil n’est plus qu’un bouton d’or

Arrivé aux confins de cet ordre solaire

Je chercherai ma route à travers le Cosmos

Zigzaguant et rêvant parmi les champs stellaires

Scintillant aux couleurs des gais azuleros

 Je verrai l’Éridan, Cassiopée, la Grande Ourse

Andromède, la Lyre et le Cheval Ailé

Ces constellations orienteront ma course

En dépliant pour moi leur chemin étoilé

Puis je m’élancerai dans l’abyssal espace

Avec le fol espoir de remonter le temps

Et d’arriver enfin au divin face-à-face

Qui fera de ma mort un éternel printemps

Car je sais qu’à la fin de ce dernier voyage

S’ouvrira devant moi un magique décor

Où m’attendra, radieux, sur son petit nuage

En me tendant les bras, l’Amour Pantocrator

Renaud MAUGEY le 19 juin 2020

Tous les contenus présents sur ce blog sont couverts par le droit d'auteur.
En vertu des articles L.122-4 et L 335-2 du code de la propriété intellectuelle 
toute représentation ou reproduction partielle ou intégrale des textes 
sans l'accord écrit de l'auteur est rigoureusement interdite.  
Quant aux illustrations certaines ont été téléchargées sur la toile.
Si leurs auteurs en font la demande elles seront retirées.

Comments

[Renaud-]

Nadette, il faut que je me spécialise dans les poèmes sur le ciel et la voûte céleste

car tu m'avais préalablement affirmé que mon plus beau poème était celui sur le nuage.

Quoiqu'il en soit je suis très flatté et te remercie sincèrement.

Bises

[lutinB]

Je crois que c'est le plus beau de tous, très sincèrement, j'ai plongé dans tes pensées

[Renaud-]

Maria, tu me fais planer d'aise avec ton si amical commentaire un peu immérité tout de même bien que très agréable à lire.Notre cher Victor est totalement au dessus du lot par la diversité, la profondeur et l'abondance de sa création.J'apprends d'ailleurs certains de ses poèmes par cœur tant j'ai de plaisir à les déclamer.Avec lui l'on est

souvent proche du divin.En tout cas un grand merci encore pour la gentillesse et la délicatesse de ton avis.En toute amitié.Renaud

[maricarmelle]

Bravo Renaud pour cette armée d'alexandrins, tous disciplinés, prêts à se laisser happer par cette spirale chromatique, pour un aller sans retour... interplanétaire...

Un Maître de la poésie comme notre cher Victor, voilà ce que tu es!!

Ton oeuvre est longue alors ne te fatigue pas déjà ! Toi le magicien des mots fais-nous rêver longtemps... Merci pour cette rêverie... stellaire... Maria

[Sedna]

Eh reste encore un long moment. La poésie réclame ton grand talent..